Carnet de bord du Capitaine

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Mardi 22 Février 2005

Cinéma : "Le Promeneur du Champs de Mars"  de Robert Guédiguian - France

Toute petite fille, je me vois encore avec mes parents, admirant la grenouille des Muppet Show prête en toutes circonstances à jaser sur Mr Le Président. Je ne me souciais guère de savoir si il était bon ou méchant, mes parents l’aimait bien et … moi aussi. Et puis comment pouvais-je comprendre la complexité d’un si grand homme, que ce soit à 10 ou à 17 ans ? Aujourd’hui, mon regard a mûri et je tombe, avec le film de Robert Guédiguian, sur ce même personnage. Dans Le Promeneur du Champ de Mars, le réalisateur met en relief la fin de vie du président : Une vision peut être restreinte et subjective en apparence et pourtant… Elle offre un bilan philosophique adroit pour un homme qui fait face à lui-même, dans ce purgatoire des dernières heures. C’est d’abord un vieil homme poursuivi par la maladie et la mort : Il doit faire face à un cancer de la prostate qui, bien que nous l'ignorions à l'époque, s’est déclaré dès le début de son premier septennat. La mort le guette et son passé aussi. Il a figuré sous le gouvernent Vichy et faisait partie des relations intimes du secrétaire général de la police française, René Bousquet, jusqu'au crépuscule de sa vie. Bousquet, rappelons le, est  le principal accusé des horrible rafles du Veldives. Enfin, son caractère aux dents de scie, à la fois ingénieux et diabolique, lui vaudra les fruits du pouvoir et… la solitude jusqu'à son lit de mort. Cet homme cherche à comprendre. Conscient ou inconscient de ses actes, pourvu de culpabilité ou non, il y fait face, malgré lui, dans ce dernier acte avant l’autre monde. C’est le journaliste Marc Benamou, confident de ses mémoires d’outre-tombe, qui l’accompagne. Il sera d’ailleurs la seule et unique assise du film. Un leurre ? Les critiques se questionnent et accusent : Comment peut-on résumer la vie d’un si grand homme par un seul commun des mortels ? Pourquoi choisir tel ou tel sujet et pas un autre ? Et surtout, ne serions-nous pas sortis du film en admirant le fabuleux, le talentueux et sobre Michel Bouquet et son juste jeu qu’on en oublierait presque Mitterrand ? Comme dirait notre Président sur les lèvres de l’interprète, rien n’est ni blanc ni noir, tout est de gris, atténué puis pimenté au quotidien de magenta et de bleu azur ou de touches du jour ; Et pour ce moment de cinéma là, l’exposition est telle et le jeu des ombres si majestueux et instructifs que je donnerai comme couleur un gris « royale » pour ce film sur Monsieur le Président de la Republique !

Roselyne

La note : ****

Mitterrand aimé, Mitterrand haït ... mais Mitterrand quand même ! 

Portrait sans concession d'un homme d'État en fin de vie, le Promeneur du Champs de Mars réussit pleinement son pari : Taper là où ça fait mal, quitte à susciter la polémique. Mais dans le fond, peut-on honnêtement reprocher à Guédiguian ce portrait au vitriol tinté d'une réelle admiration pour cet homme qui, sa vie durant, mania le chaud et le froid avec un art et un plaisir à peine voilé ? Peut-on lui reprocher d'entrer de plein fouet dans le jeu du président, lui qui, sa vie durant,  joua de l'ironie avec tant de volupté ? Peut-on enfin lui reprocher de re-poser ouvertement la question, l'éternel question même, à travers ce film : Pourquoi cette longue amitié avec René Bousquet, secrétaire général de la police de Mai 1942 à fin 1943,  l'homme qui a sur les mains les meurtres de dizaines de milliers d'hommes, femmes, vieillards et enfants juifs  ? Surtout que Mitterrand, en 1942, travaillait à Vichy  au commissariat au reclassement des prisonniers de guerre ! Véritable fil rouge, des questions plus politiques, philosophiques  et satiriques sont également abordées et donnent à cet excellent film une couleur que le président aimait bien, la couleur qu'il donnait à son pays ... et peut être celle qui le caractérisait le mieux lui aussi : Le gris !! Film sombre aux milles nuances, tantôt ténébreuses, tantôt orageuses, où la mort rode partout, et l'amour aussi ... Et puis il y a le sosie d'âme, l'éblouissant interprète, celui sans qui rien n'aurait été possible, l'incroyable Michel Bouquet, tant habité par son personnage qu'il ressuscite un spectre, une ombre, un souffle de vie ...  Pour toutes ces raisons, pour tout ces souvenirs, je ne dirais plus qu'un mot : Merci !

David

La note : ****

 

Théâtre : "L'évangile selon Pilate"  de Éric-Emmanuel Schmitt 

 

Avec Jacques Weber et Erwan Daouphars   Mise en scène : Christophe Lidon

L’esprit est toujours martelé de questions métaphysiques et sa propre force qu’est la rationalité est impuissante face à celles-ci. Malgré lui, il laisse souvent place au fur et à mesure au mystique, à la foi, à la religion. E-E Schmitt fait partie de ces esprits tourmentés. Cartésien jusqu’à la trentaine, il a enfin trouvé un Dieu sans nom. Mais avant de trouver ses repères, il parcourt les principales croyances et essaye de pénétrer dans chacune, d’y décrypter les réponses à notre existence et aux mythes qui s’y attachent. Depuis qu’il s’est mis à écrire, il travaille d’arrache-pied pour en élucider les mystères ; Avec le bouddhisme, dans Milarepa, l'islam dans Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, ou L’Enfant de Noé, il cherche à éclaircir ces convictions aveuglantes. Cette fois-ci, c’est avec l’évangile selon Pilate où il tente d’y voir plus clair en lui-même. De parent chrétien, il fait revivre ses propres doutes à travers ce personnage qu’est Pilate. Préfet de Rome en Judée, il cherche en toute acte cohérence et logique, il doit faire face au ressuscité qu’est Jésus et dont il a d’ailleurs ordonner lui-même la crucifixion. Il retourne des millénaires en arrière et met en scène son raisonnement.  C’est pourquoi cet auteur nous atteint tous dans notre imaginaire avec ce livre et sacralise « l’incompréhension des Hommes face au ressuscité » en laissant libre jeu au Dieu de la scène : Jacques Weber. Maîtrisant le sens des mots et les rythmes de notre langue, il nous laisse vaguer dans cette enquête de Pilate : Ou est le corps de Jésus ? Comment croire au miracle ? Comment a t-il pu être ressuscité ? Personne ne veut être à la place de Pilate mais tous le monde l’est ; c’est le passage obligé de tout homme face à son destin d’être humain et sa raison d’être. Merci Emmanuel, merci Jacques.

Roselyne

La note : ****

Pilate ou l'éloge du doute ...

Jésus a disparu, il n'est plus dans son tombeau. Il est réapparu à ses proches : N'était-il pas mort sur la croix ? Où se cache t'il ? Quel moyen a t'il emprunté ? Que cherche t'il ? Une âme cartésienne comme celle de Pilate résoudra t'elle le mystère ? Et si le mystère n'est pas résolu, que se passera t'il ? Qu'adviendra t'il de Rome ? Pourtant, Jésus n'était qu'un homme insignifiant dans une petite partie du monde qui l'était tout autant ... alors pourquoi ? D'Hérode au Grand Prêtre du Temple, des disciples au médecin, dans tout Jérusalem, Pilate, le grand Pilate s'interroge : est ce la fin d'une époque ? La raison n'a t'elle plus cours ? Pour relever le défi, il fallait un grand acteur. Un homme à la carrure imposante, au regard d'acier, à la parole d'or. Cet homme, c'est Jacques Weber. Durant près de deux heures, dans un quasi monologue, il disserte, s'interroge, s'écrie, s'époumone, enquête, imite, récite, dicte, espère, désespère, et enfin ... mais n'en disons pas plus ! Le texte à la portée philosophique certaine, tiré du roman éponyme d'Éric-Emmanuel Schmitt, subjugue par sa densité, son intelligence, son humour aussi ! Servi efficacement par une mise en scène moderne, sobre et efficace, le tout rehaussé par des effets de lumière savants, c'est une belle enquête et un grand moment de plaisir qui nous est offert ici ... du théâtre comme on espère en voir souvent : Chapeau bas les artistes !!

David

La note : ****

 

A noter : Le site d'Éric-Emmanuel Schmitt

Théâtre Montparnasse. 20 h 30. Tél. : 01.43.22.77.74. Jusqu’au 30 mars.

 

Jeudi 17 Février 2005

Cinéma : "L'ex femme de ma vie"  de Josiane Balasko - France

Pour la tordante séance psy de Josiane !!

Quand son  ex femme débarque chez lui, enceinte et sans ressource, rien ne va plus. Quand en plus la meilleur amie de son ex femme est un(e) psy d'un genre plutôt musclé - interprétée par Josiane Balasko - les choses ne s'arrangent guère ... Pauvre Tom Steiner - Thierry l'Hermite - il a beau se démené comme il peut, quand la machine est lancée, elle est lancée. Petit problème : La machine a beau être en marche, elle semble un rien rouillée ... pourtant, les acteurs sont excellents ... mais les acteurs ne sont pas tout et si la photographie est triste à mourir - éclairages déprimants au possible, maquillage un rien bavant -  la réalisation ne brille pas par son originalité ...  et surtout par son rythme - très  mou du gras du bide - Un comble pour une comédie adaptée d'une pièce de théâtre. Mets de l'huile Josiane, mets de l'huile  !! Pourtant, ce ne sont pas les moments drôles qui manquent - toutes les séances psy -, ni les idées farfelues en veux-tu en voilà - les délires Frankensteinien de Steiner - ... Non, certaines scènes sont vraiment poilantes ... la palme à notre amie Josiane, Reine des folles parmi les fous !! Moins "splendide" que d'habitude mais "splendide" quand même, on attend mieux la prochaine fois ... d'autant que Josiane, c'est certain,  en a largement les moyens !!

 

David

La note : **

 

Mercredi 16 Février 2005

Bande Dessinée : "Le retour à la terre, volume 3"  par Manu Larcenet et Jean-Yves Ferri

Que c'est beau les ravenelles en hivers ...

Karoutcho ! Amis lecteurs : Dans ce troisième volume, notre ami Larcinet se prépare aux affres de la paternité ! La vielle Mme Mortemont jacasse toujours à tout bout champs, le gentil Mr Henri reste toujours planter dans les parages ... pour le  cas où ... on ne sait jamais ! Le chat entonne toujours de doux "grnx" et autres "grnx" ... Mr Le Maire donne encore de précieux conseils au "gentil  coeur pur" et Mariette, futur maman bien avisée, est toujours aussi imperturbable. Larcinet se rend au festival de Bande Dessinée de "Château-Moignon", rencontre un étonnant moine tibétain mais, rassurez vous, n'en retrouve pas la sérénité pour autant ... il est vrai qu'il préfère les bons conseils des livres de Laurence Pernoud ®, experte dans l'art d'éduquer les futurs parents !! Poilades en tout genre, humour fin et frais tout juste pêcher du jour, bons mots et rires en cascade, l'humour Larcenet-Ferry écrase encore une fois tout sur son passage !! Autobiographique ou non,  la série des "Retour à la terre" devient de plus en plus incontournable en ces temps de morosité hivernal !! A noter que l'oeuvre intégrale de sieur Manu Larcenet est à lire ... de la bande dessinée de haut vol qu'on vous dit : Essayer les BD à Manu, c'est les adopter !!

 

A noter : Manu fait son blog !!

 

David

La note : ****

© 2005 J. Ferri, B. Findakly, M. Larcenet - Dargaud

 

Bande Dessinée : "Gen d'Hiroshima, volume 1 à 5"  par Keiji Nakazawa

Un témoignage capital !

Autobiographie romancée de la vie de l'auteur avant, pendant et après la bombe atomique, "Gen d'Hiroshima" est au manga ce que "Maus" d'Art Spigelman est au comics book américain :  un témoignage qui devrait être  obligatoire sur l'histoire de la seconde guerre mondiale. Écrit en 1973, cette oeuvre poignante a deux particularités. Tout d'abord la forme : Gen est un vrai Manga, un roman fleuve de plus de 2500 pages sur 10 volumes - dont cinq restent à paraître - aux dessins simplistes à l'extrême et aux personnages ultra caricaturaux. Cris d'hystérie, joie  à outrance : rien ne nous est épargné !! Qu'on ne s'y trompe pas toutefois, quand les codes narratifs du mangaka sont assimilés, c'est avec une certaine fascination que l'on découvre les péripéties à peine croyables de notre héros bien malgré lui. Tout comme Spigelman, l'auteur connaît très bien son media et sait se servir des sentiments extrêmes de ses personnages pour nous faire entrer dans son monde ...  il y parvient terriblement. Sur le fond, l'histoire de ce gamin, optimiste à toutes épreuves, sensible et intelligent dans un univers régit par l'hypocrisie et la misère, est le fil rouge d'un grand cri d'alarme pour Nakazawa, une dénonciation de toutes les incohérences du système Japonais et Américain de l'époque : Pourquoi les Japonais ont ils voulu cette guerre ? Pourquoi ont ils envoyé leurs fils au sacrifice ultime ? Pourquoi la police Japonaise s'est elle alliée aux Yakuza pour rétablir un semblant d'ordre ? Pourquoi les denrées alimentaires n'ont elles pas été distribuées équitablement après la guerre ? Pourquoi les victimes de la bombe ont elles été mises en quarantaine ? Pourquoi les Américains ont ils envoyé plusieurs bombes dans des endroits fortement peuplés ?  Pourquoi n'ont ils pas soigné les victimes de leur bombe ? Pourquoi n'ont ils pas prévenu des dangers des radiations ? Les questions fusent et ne cessent de nous interroger ... Et si nous avions été à la place de Gen, aurions-nous eu le même courage, la même force d'âme et de coeur ? L'auteur lui même a t'il eu cette même force ? Gen d'Hiroshima n'est pas un manga comme les autres, il est porteur de beaucoup d'espoir et de compassion ...  Vous croyez déjà tout savoir sur la bombe atomique d'Hiroshima ... Détrompez vous ! Vous croyez déjà tout savoir sur la puissance du manga d'auteur ? Vous savez ce qu'il vous reste à faire !!

 

David

La note : ****

© 2003 K. Nakazawa, N&B - Vertige Graphic

 

Mercredi 09 Février 2005

Disque Classique : "Chopin - Rachmaninov : Sonate N°2"  par Hélène grimaud

Ou le talent à l'état pur ...

Il est parfois de tel évidence que l'on  est obligé de se poser la question : tant de talents chez une seule et même personne, est-ce bien possible ? Il y a plus de 15 ans, je la découvrais toute jeune, sortie depuis déjà longtemps du  CNSM de Paris, dans son répertoire romantique favori : Beethoven, Brahms et Rachmaninov.  Elle ne prouvait rien,  elle était déjà l'évidence !! Qui jouait le 4eme concerto de Beethoven aussi bien ... et en plus à cet age là ?  Poussée comme par une destinée, elle prit le large instinctivement et découvrit le deuxième amour de sa vie, les Loups. Devenue spécialiste, elle devint une défenseuse acharnée de la nature et se mit à écrire son expérience avec un talent littéraire tout aussi évident :  "Variations sauvages" est un hymne magnifique à la vie et un récit autobiographique d'une sincérité et d'une densité rare. Elle entreprend maintenant de nouvelles tournées de concerts à travers le monde ... ce qui nous amène au présent  disque compact qui prend pour concept musical : "La Mort et la Transcendance".  Pour l'exprimer,  deux sonates de grands romantiques devant l'éternel, F. Chopin et S. Rachmaninov. Pour paraphraser Hélène Grimaud : "Ils  ne chantent pas seulement la mort d'être qui leurs  étaient proches, ni la leur propre, ils offrent un asile à la pensée de toute l'humanité qui meurt". Des le premier mouvement de la  sonate de F.  Chopin, tragique à souhait, comme un refus de l'inévitable, elle est implacable. D'une sonorité riche et sans concession, elle s'impose par un engagement et une conviction furieuse et instinctive très bien sentie. Si le deuxième mouvement est dans la même logique, le chant central du troisième, introspectif, déclamé avec une tendresse infinie, est prodigieux. Science du legato, notes comme suspendus tel des perles de pluies, épais brouillards entre des larmes ...  cette célèbre marche funèbre en fera ici pleurer plus d'un ! La deuxième sonate de Rachmaninov, à peine moins furieuse que dans la célèbre interprétation de Vladimir Horowitz, peut être plus intellectuelle aussi, atteint des sommets. Le premier mot qui vient à l'esprit en l'entendant : Intelligence. Intelligence de la forme, de l'architecture de l'ensemble qui, sous les doigts limpides de l'interprète, parait plus simple, plus logique, plus évidente. Et si la nostalgie règne en maître dans le mouvement lent, l'aspect tragique et triomphal du dernier, porté par une conviction totale,  emporte tout sur son passage !  Chapeau bas Maestro, aucune drogue au monde ne me fera voyager plus loin et plus haut que vers vos Au-delà !!

David

La note : ****

Lundi 07 Février 2005

Cinéma : "Espace détente"  de Bruno Solo & Yvan Le Bolloc'h - France

Espace détente, Espace fumeux ...

« Il y a trois choses vraies : Dieu, la sottise humaine et le rire. Puisque les deux premières dépassent notre entendement, nous devons nous arranger au mieux avec la troisième » disait John Fitzgerald Kennedy ; Et je crois que malgré que certains grands comédiens s’en arrangent avec beaucoup de finesse et de talents sur grand écran , d’autres peinent et s’essoufflent dès les premières scènes. C’est le cas avec les comediens d’Espace Détente, dernièrement en salle et interprété entre autre par Bruno Solo et Yvan Le bolloc’h, un duo qui est à la fois acteurs, réalisateurs et producteurs, pour cette comédie qui ne fait pas marcher les muscles zygomatiques. Pourtant, nombreux diront qu’ils tiennent bien le coup avec l’ensemble de l’équipe de Camera Café sur les sketchs de 30 secondes proposés entre les pseudos infos et une série américaine sur M6. Mais cette fois leur équipe ne leur seront pas d’un très grand secours et le cumul des fonctions n'accroîtra pas en qualité ! Pathétique succession de sketch scato-vomiteux qui d’ailleurs ne sont pas rattrapés par le scénario scabreux sans réelle envergure. Alors si vous êtes vraiment fan de cette petite troupe, voyez cela comme une parodie de ce qui ne faut pas faire quand on veut réaliser une comédie ; Vous passerez un bon moment et ce film et ses interprètes seront reconnus comme des œuvres obligatoires à méditer…et à éviter ! 

 

Roselyne

La note : 0

Amis de Camera Café, Bonsoir !!

Sujet inépuisable et infiniment intéressant, le petit guide de la sur-vie en entreprise par nos amis Solo et Le Bolloc'h ne vole pas haut ... Et si certains sketchs potaches sont tout de même drôle et que le rythme Gags-Intrigue est bien soutenue, le niveau général de l'ensemble est tellement faible qu'on sourit plus de la bêtise du gag que du gag en lui même. Pour rappel, ce dernier point n'est pas toujours rédhibitoire - le très risible Dump and Dumber avec Jim Carrey et Jeff Daniels, sur le même schéma, ne payait pas de mine ! -  mais voilà, nos très frenchy à nous ne sont pas les frères Ferrely et tout ce qu'ils touchent ne se transforme automatiquement pas en or-fèvrerie !! Une intrigue poussive - voir lourdingue - sans grand intérêt, une succession de sketchs moins réussie que dans la série originale ... Des acteurs qui font dans la caricature excessive ... tout le contraire de la petite série sympathique auxquelles nous étions habitués ! Vraiment, si vous voulez passer du bon temps, passer votre chemin !!

David

La note : *

Exposition : "Musée des Lettres et Manuscrits"

Quand l'histoire devient ludique

Intéressante idée qu'un musée des Lettres et Manuscrits regroupant des écrits de la plupart des grands hommes de notre histoire. Sur plus de 600 mètres carrés, exposé par grandes sections - Histoire, Arts, Science - ils sont souvent d'importance considérables : L'annonce de la capitulation nazis dans un rapport top secret signé Eisenhower, une lettre, signée par Napoléon, annonçant au général Clarke les victoires de Wagram et d'Entzerndorf, un manuscrit autographe de W.A Mozart tirée de la partition des Noces de Figaro, Les premières feuilles de calcul  d'Albert Einstein de ce qui deviendra plus tard la célèbre théorie de la relativité : E=MC2 !! Également des documents de philosophes et écrivains tels que Descartes, de Voltaire, Goethe, Baudelaire, Georges Sand , Tolstoï, Zola, Verlaine, Cocteau, Céline, Sartre, Camus. Les partitions manuscrites de Beethoven, Chopin, Wagner, Saint Saens, Debussy, Ravel, Stravinsky, les lettres de Courbet, Manet, Pissarro, Monet, Gauguin, Matisse, Van Dongen, Chagall, Magritte, Balthus, les écrits de Newton, Pasteur, Freud, Marie Curie, des documents historiques signés de Francois 1er, Henri IV, Richelieu, Louis XIV, Marie Antoinette, Robespierre, Talleyrand, Napoléon 1er, mais aussi de Jaurès, Churchill, De Gaulle, Trostsky, Gandhi, Roosevelt, Kennedy, etc... Beaucoup d'émotion donc à travers ses précieux témoignages. Un petit regret tout de même: les textes des fiches d'explications ne sont pas traduites intégralement, ce qui oblige à savoir lire en vieux français ... ou en VO dans le texte !! 

David

La note : ***

 

     

 

8, rue de Nesle - 75006 - Paris - Tél : 01 40 51 02 25 

Entrée : 8 EUR - Étudient : 5.5 EUR

 

Jeudi 03 Février 2005

Cinéma : "Aviator"  de Martin Scorsese - États-Unis

Excellence à l'Hollywoodienne !!

La sortie d'un film de Martin Scorcèse constitue un événement et celui-ci ne déroge pas à la règle. Qu'on se le dise : la bio  filmée d'une personnage aussi emblématique et ambiguë qu'Howard Hughes méritait bien des talents à sa mesure ... Mr Scorsese et Mr DiCaprio sont, comme prévu, à la hauteur et s'approprient le projet avec une élégance et une classe rare !! La réalisation, monumentale et d'esprit très hollywoodienne,  étonne par sa mise en place légère et dynamique : l'atmosphère des scènes intimistes vous éblouira de grâce et de beauté ...  les images  aériennes vous couperont plus d'une fois le souffle par leur virtuosité et leur élégance ! La direction d'acteur est inspirée et les acteurs ne sont pas en reste : Leonardo ? Gageons que l'oscar, mérité, ne devrait pas lui échapper. Plus que convainquant, il dégage une conviction et une sincérité qui font de lui l'égal des plus grands. Qu'il joue le cinéaste implacable, l'inventeur génial, l'homme d'affaire avisé ou le déséquilibré pathologique, il nous touche droit au coeur et ne nous lâche qu'une  fois les lumières rallumés. Cate Blanchett  ? Dans le rôle de Katharine Hepburn, elle est clairement à la hauteur de son personnage ... et de son partenaire : Désarmante en femme énergique et fatale, elle en laissera plus d'un béa d'admiration ! Au niveau technique, tout est constamment en bonne intelligence avec le sujet du film. Mais il y a un mais : le scénario. Très - trop - linéaire, il donne à caresser avec panache la vie d'un homme rare,  de génie et de convictions, en proie à d'obscurs démons intérieurs; Il est cependant superficiel sur certaines motivations de son personnage : La phobie microbienne de la mère d'Howard et sa demande répétée à son fils de rester en "QUARANTAINE" pour se protéger des maladies explique t-elle totalement les névroses dont sera plus tard accablé Howard ?  Marty ne va pas au bout de son idée ... Aurait il cédé à certaines pressions de sa production concernant certains raccourcis scénaristiques ? Si Aviator n'est pas Citizen Kane, il vous réservera tout de mêmes de grand moments riches de grâce et d'émotion  ...  Peut être pas le film le plus personnel de son réalisateur mais assurément un grand spectacle de qualité, et un très grand film !!

David

La note : ****

Quand un génie film un autre génie, et pourtant ... 

 

Quelle force que sont les ingrédients d’«Aviator», dernier film hollywoodien tant attendu!! Avec Scorcèse, réalisateur des Affranchis, de Casino, De Raging Bull… Leonardo Dicraprio, belle frimousse dont le regard de braise est le reflet même de son talent… Et enfin, le choix du scénario… Réaliser un film sur « LA » figure américaine de grande influence du 20ème siècle : Howard Hughes. Des scènes une à une riches et dirigées sans faute note ; Un décor, une mise en scène et des actrices, tous d’une beauté folle. Pourtant, pour moi, cette perfection n’a pas jouée l’effet escompté. Cette transcendance que nous a toujours offerte Scorcèse ne s’est pas produite… 30 bonnes secondes se sont écoulées avant que je comprenne que le film était terminé alors que le générique de fin avait déjà bien commencé. Les traits particuliers du personnage sont mis sous exergue et très vite délaissés laissant place aux recettes bien ficelées du cahier des charges hollywoodien. Seulement là Scorcèse n’avait pas d’excuse. Il n’avait pas de lobby économique et il pouvait s’exprimer en toute liberté grâce à son producteur, Monsieur Leonardo ! Finalement, Personne n’est parfait… Malgré tout, un beau spectacle qui n’est donc pas LE chef d’œuvre de Scorcèse mais qui en tout cas un beau clin d’œil à ce personnage qu’est ce grand aviateur et puissant homme, H. Hughes.

 

Roselyne

La note : ***

 

Mardi 01 Février 2005

Cinéma : "La Marche de l'empereur"  de Luc Jacquet - France

Le papa pingouin, le papa pingouin ...

Il s'agit plus précisément  ici d'empereurs manchots, êtres merveilleux capable de vivre là ou nul autre ne vit, c'est à dire totalement coupé du reste du monde, sous des températures avoisinant les -40° pendant de nombreux mois ... qui plus est sans manger !! Ils auraient pu n'être que beau, grand et fort ... mais voilà, certainement par nécessité, ils sont devenus des êtres solidaires, au sens large du terme : solidaire pour se réchauffer, solidaire pour couver l'oeuf, solidaire pour nourrir les petits, solidaire pour les éduquer ...  Des êtres merveilleux vous dis-je !! Une terrible leçon de vie, d'autant que malgré les apparences, leur quotidien est d'une lutte sans merci : la mort rode partout  et peut frapper à chaque instant. Amateurs de belles images, vous serez comblés - les bébés manchots sont vraiment adorables ... on aurait presque envie de les adopter ! Amateurs de Bjork, vous serez charmés - la B.O d'Émilie Simon,  d'inspiration Bjorkienne, est fort agréable ! - Amateur de commentaires scientifiques ... vous resterez sur votre faim !! Mais pourquoi diable ont-ils remplacé un texte qui aurait pu élargir le propos par un texte poétique certes, mais un rien trop anthropomorphique pour convaincre totalement !! D'autant que très souvent, la force des  images parle d'elle-même ...  Un reportage par ailleurs de toute beauté ... à voir sans modération  ... avec toute la famille !! 

David

La note : ***

 

La Marche de l’Empereur, Majestueux et grandiose !


Vous serez bouleversé par tant amour, de pureté et de fragilité que dégagent ses manchots durant tout le film. Depuis longtemps le cinéma animalier ne nous avait pas offerts un spectacle si touchant, si intense. En se concentrant sur l’émotion que procuraient ses derniers, ce documentaire a gardé toute l’authenticité que les cameramen ont ressenti et adossé durant le tournage. Une vraie preuve de courage et de solidarité qui nous est donnée sur la simplicité de la nature ; Et c’est surtout une leçon de vie que des animaux dévoilent à d’autres animaux : nous-mêmes. Même si ceux sont des yeux Hommes qui interprètent ces gestes et qu'ils ne sont pas dépourvus de toute subjectivité, la marche l’Empereur laisse une grande place à la liberté propre des images.

 

Roselyne

La note : ****

Réflexion : "L'homme technologique"

A l'échelle de l'humanité, nous sommes à une époque charnière : Il y a peu, nous ne savions ni lire ni écrire.  Il y a encore 200 ans, la moindre petite infection nous tuait .  La vie est apparue il y a près de  3.8  Milliards d'années et  depuis quelques milliers d'années à peine, nous sommes sortis de l'âge de pierre, de nos cabanes moyenâgeuses pour nous ériger en être technologique. Ce qui donnes à réfléchir aujourd'hui, c'est justement ce constat : sommes-nous faits pour cette technologie alors que nous sortons à peine du berceau ? Sommes-nous prêts à assumer cette science capable de tant de choses alors que nous mêmes avons encore en héritage les peurs et croyances de nos ancêtres ?  Récapitulons ...

La suite ICI

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