Carnet de bord du Capitaine

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Lundi 24 Janvier 2005

Cinéma : "Le Château ambulantde Hayao Miyazaki - Japon

Bravo Mr Miyazaki, vous m’avez stupéfié !!

Assis au beau milieu d’une foule impatiente aux regards déjà conquis, je faisais partie des quelques novices curieux et méfiants. Présent à ce rassemblement, j’étais venu comprendre pourquoi s’était crée à l’exponentielle une telle euphorie pour un réalisateur primaire, de mangas japonais. 1h59 minutes et flan !! Je me trouvais déjà projeté dehors et le miyasakien qui m’avait conduit jusqu’ici me demandait à brûle pour point « Alors ??? T’as aimé ». Je réponds donc aussi spontanément à lui comme à vous, pour peur de me répéter. Rien à avoir avec les mangas des boutonneux et des couches culottes soyons clair ! Bien qu’ils font parties du public enjoué du réalisateur… mais en minooooorité ! Car les plus heureux étaient les parents accompagnateurs qui ont été emportés par les images foisonnantes et imaginatives durant tout le film. Et finalement moi aussi, je me suis laissé enivrer et pour cause ; Miyazaki casse toute la structure linéaire cinématographique et propose une pensée philosophique du plus haut niveau accessible aux petits comme aux grands. Avec une simplicité affolante, il présente un travail complexe et d’un force phénoménale. Voilà pourquoi je ne poserai pas mon veto et je vous conseille de vous diriger dans les salles de cinoche cette semaine pour y voir ce film. Pourtant, Il aura des délaissés et déçus comme dans tous les chefs d’œuvre ; Mais là, le réalisateur n’y sera pour rien…. Car pour les plus grands, il a un écriteau qui nous avertit : « Attention, ce film ne s’adresse qu’à un public mature d’une grande sagesse, seul clef qui vous permettra d’apprécier ce film ingénieux aux sujets métaphysiques qui nous concernent tous.»

Roselyne

La note : ***

Tout simplement Sublime !!

Il est des oeuvres difficiles à critiquer. L'exercice en  soi n'est pas impossible, mais difficile. Que de trivialités n'a t'on pas dit à l'époque de Mozart  sur sa musique ou sur tous les films de Stanley Kubrick ? "Le Château ambulant", du grand maître de l'animation japonaise Hayao Miyazaki - Princesse Mononoke, Le Voyage de Chihiro - est un film somme, une sorte de testament pour son auteur. Il nous parle de sa vision de la vie, de la vieillesse, de l'amour, de la guerre, de l'écologie. Tout comme Mozart, son imagination, sa simplicité et sa légèreté nous vont droit au coeur. Tout comme Kubrick, le film parle directement à notre inconscient et ne souffre aucunement de visions multiples. Des le début, Hayao nous prend par la main et nous fait pénétrer dans un monde imaginaire tel que nos repères n'existent plus. Vertige de la sensation, nous voilà happer dans un univers inconnu et envoûtant. Comme chez Lewis Caroll, le merveilleux et l'intelligent sont présents à chaque image. Le mot "réaliste" n'a alors plus de sens : Nous sombrons dans les méandres d'une histoire fascinante et mouvementée qui, de rebondissement en rebondissement, nous interroge au plus profond de notre être. On sent derrière chaque personnage et situation une symbolique; Les quatre éléments - l'eau, l'air, le feu, la terre - se marient poétiquement à l'écran comme le faisait si bien Baudelaire dans ses écrits. Si Miyazaki est un grand poète, n'oublions par son compositeur, Joe Hisaishi, égal du maître dans ses compositions. Tant de talents ne s'inventent pas. Je n'hésiterais donc pas à paraphraser Julien Dupuy du magazine Mad Movies : "le genre merveilleux tel que nous le connaissons jusqu'à présent pourrait bien ne pas se relever de ce chef-d'oeuvre visionnaire" ...  qu'est Le Château Ambulant.

David

La note : ****

 

Jeudi 20 Janvier 2005

DVD : "L'odyssée de l'espèce" et "Homo Sapiens"  de Jacques Malaterre

France, Belgique, Canada

Qui sommes nous ? D'ou venons nous ? Ou allons nous ? 

Éternels questions ? Peut être pas ! Quand, ou et pourquoi la conscience est elle apparu ? Qui se cache derrière l'homme d'aujourd'hui ? Dans ces deux reportages magistraux,  on parle Paléontologie mais pas seulement ... car derrière chaque petites histoires - inventés et très émotives - se cache une grande histoire - scientifique et simplifié -; Et derrière chaque grandes histoires, un mécanisme. Comprenez le mécanisme, vous voilà à la conquête de vous même !! Tel un miroir sur votre être intérieur, elles  ne cessent de vous interroger ... Cette quête mystique vous donnes envie d'en savoir plus : Vous voilà déjà sur le net à la recherche de plus ample informations ! - ici - Vous écumez maintenant les librairies pour y trouver la perle rare ! Diantre, était il possible que de simples reportages fassent de vous de futur Archéologues ? Plaisir d'apprendre, joie de comprendre, ce qui de prime abord vous paraissait difficile est maintenant à votre porté ... courez vous procurer ces DVD, si ce n'est déjà fait !!

David

La note : ****

 

Lundi 17 Janvier 2005

Cinéma : "Tu marcheras sur l'eau" de Eytan Fox - Israélien, Anglais, Allemand

Un Israélien, agent du Mossad, qui a perdu toute sa famille dans les camps nazis, peut il faire la part des choses et servir de guide en Israël à des touristes Allemands, visiter Berlin et fréquenter la famille d'un grand criminel de guerre nazi  ? voilà, entre autre, les questions délicates que posent ce thriller envoûtant qui sonde la psychologie du male Israélien d'aujourd'hui, "le Sabra". Si le scénario recèle quelques facilités, il a le mérite de poser un portrait nuancé de la société Israélienne et d'aborder de front des problèmes qui, en Israël, ne sont toujours pas résolus. La fluidité de la mise en scène et le jeu des acteurs sont prenants de bout en bout; La tension continue soutenue par une musique bien choisi  aura fini, je l'espère, de vous convaincre que  ce film mérite vraiment d'être vu. Peut être couplé avec "La Chute" de Oliver Hirschbiegel, l'autre coté du miroir ...

David

La note : ***

 

Le cinéma israélien est souvent une thérapie et une réconciliation avec le monde qui l'entoure. Les réalisateurs sont souvent absorbés par les mêmes sujets et rend l'exercice cinématographique d'autant plus difficile. Mais Eylan Fox s'en sort brillamment. Pourtant il choisit un univers marécageux et périlleux, avec une histoire qui frôle tous les poncifs de la société israélienne : nazisme, le climat de guerre, l'esprit machisme et l'homosexualité. Au pied levé, il décrypte avec simplicité et humour les "non-dits" et les nuances d'une population ; des citoyens qui se sentent obliger de sortir leurs dents avant de tendre leurs joues pour éviter tout sentiment de culpabilité envers leur passé et un présent souvent difficile. Un talent et un courage exemplaire pour un réalisateur qui passe  un réel message de paix ... Un vrai exploit cinématographique ! 

 

Roselyne

La note :***

 

Cinéma : "La Chute" de Oliver Hirschbiegel - Allemand

Beaucoup de bruit pour rien ? Pour mémoire, "La Chute" serait un film complaisant avec le IIIeme Reich et montrerait Hitler sous un jour "Humain". Il n'en ai rien. A moins  d'avoir  l'esprit mal tourné, la controverse n'a pas lieu d'être : Le réalisateur, subtile, prend le point de vue de ne pas juger. Les crises de folie d'Hitler et ses déclarations sont de toute façon sans  ambiguïté et donne à voir un personnage, interprété magistralement par Bruno Ganz, plus fou et mauvais qu'autre chose. L'entourage du dictateur est dépeint presque sous un jour plus haïssable que lui et si sa secrétaire est bien traité, ce n'est qu'en apparence. Le film, mémorable à tout point de vu, dépeint fort réalistement Berlin sous les bombes, les victimes civiles et militaires et la débâcle qui s'en suivit. Comme dans son premier film "L'Expérience", Oliver Hirschbiegel démonte avec intelligence tout  les mécanismes qui poussent des êtres à obéir aveuglement à un chef, fut-il un sauvage dangereux. Une petite réflexion pour finir : "La Chute" produit Allemand, ne serait-il pas, quelque part,  une sorte d'exorcisme pour l'Allemagne d'aujourd'hui ? Je pense que oui. Un film qui, à n'en point douter,  fera date dans l'histoire des fictions sur cette sombre période de l'histoire de l'homme.

David

La note : ****

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